Comment identifier les monnaies romaines

 

  Avant de commencer, je vous rappelle que vous avez l'outil "moteur de recherche par image" https://www.all-your-coins.com/fr/search-by-picture/romaines-167/ pour pouvoir déjà identifier l'empereur et le type de revers. Les légendes associées pour chaque empereur et chaque type. Tous les détails sur l'utilisation ici: https://www.all-your-coins.com/fr/blog/antique/comment-utiliser-le-moteur-de-recherche-par-image. Toutes les monnaies illustrées sont avec la permission de Numismatica Ars Classica. Lien vers leur site: http://www.arsclassicacoins.com/. sauf pour celles avec mention.

Sommaire:

  • Les termes descriptifs utilisés.
  • Habits, couronnes et orientations des bustes.
  • Les objets tenus par l'empereur.
  • Lire et comprendre les légendes ainsi que les marques.

         - Lire une légende.

         - Les marques d'atelier.

  • Les dénominations et leur histoire.
  • Les allégories et divinités.
  • Techniques de frappe et frappes accidentelles.

         - Les hybrides

         - Frappe incuse

         - Coin choqué

         - Coin cassé

         - Coin bouché

      Les erreurs de flan

        - Erreurs d'homogénéité des alliages.

        - Poids doubles.

  • Les ateliers et leurs marques.
  • Les monnaies provinciales.
  • Les états de conservation.
  • Les ouvrages et leur références.

 

Les termes descriptifs utilisés

 

  Quand vous discuterez avec les collectionneurs vous parlerez de "légende" qu'on nomme aussi "titulature" pour décrire les mots et abréviations inscrits sur la monnaie. On parlera du "champ" de la monnaie désignant la partie lisse et non inscrite. Le grenétis désigne les petits points autour de la monnaie (voir photo).  Le buste, désigne évidemment le portrait et implique la description des habits, couronnes, bijoux et objets. Si quelqu'un vous demande quel est le buste de la monnaie, il n'attend pas que vous lui donniez le nom de l'empereur, mais: la couronne, l'habit... et même l'orientation. Pour l'exemple en photo ci-dessous, l'empereur Britannicus a donc un "buste tête nue, drapé et tourné à gauche".

  Enfin, un mot se rencontrera pour plusieurs élément différents, il s'agit du mot "type". Je tiens à faire une partie précise sur ce sujet car l'utilisation de ce mot est difficile pour les débutants et mêmes parfois pour les collectionneurs avancés. En effet, on dira "type de monnaie" qui renvoie donc à la dénomination (denier, sesterce etc...) mais aussi le "type" qui lui indique le personnage de revers. Toujours en regardant la photo ci-dessous, le personnage du revers (personnage de droite) étant PAX on parlera d'un sesterce au type PAX. Cette manière de parler de "type" pour deux choses différentes se rencontre couramment et si vous ne faites pas attention, vous parlerez d'une chose avec votre interlocuteur tandis que lui parle d'autre chose. Pensez à préciser ou demander des précisions. "Quel type de monnaie échangez-vous?" votre réponse: "Vous parlez de la dénomination ou du revers?", votre interlocuteur vous répondra peut-être "Je parle du type de revers, car je collectionne uniquement les monnaies du type LIBERTAS".

  Pour compléter, avant de voir la photo illustrant mes propos jusqu'ici, je vous épargne le mot "tranche" tant il est évident, mais j'en parle tout de même car oui, vous pouvez être amenés  à parler de la tranche d'une monnaie antique. Par exemple ,si vous discutez de l'authenticité d'une monnaie, la tranche peut être une élément déterminant. On notera aussi le mot "flan" qui nomme le bout de métal qui a été frappé. Par conséquent, pourquoi en parler? Un exemple simple: votre monnaie a une partie cassée? Vous direz donc "sesterce avec flan cassé". Ce terme flan, permet, de parler précisément de l'état d'origine de la monnaie. La cassure était déjà présente au moment de la frappe? Ou bien elle est due à un coup "moderne" et donc à une usure?

  Ci-dessous la photo dont je parle depuis le début de ce chapitre et vous montrant les termes à retenir en priorité:

 

Habits, couronnes et orientations des bustes

 

  Rentrons un peu en profondeur au sujet des bustes. Voici un tableau vous montrant les types de couronnes et habits les plus courants:

  Au point où vous en êtes, comment différencier un buste drapé d'un buste drapé et cuirassé? Vous devez voir un élément de cuirasse apparaître comme le plastron, l'endroit à regarder en priorité est l'épaule qui est à l'avant du dessin. Si vous regardez la quatrième monnaie vous verrez l'épaulière de la cuirasse. On peut distinguer aussi la ceinture qui le plus souvent sort du drapé dans le cas où il y a un drapé au-dessus de la cuirasse. On voit cette ceinture sur la sixième monnaie du tableau. Si vous voyez un visage, un cheval, ou tout autre représentation sur le buste c'est qu'une cuirasse est présente.

On peut pousser la description jusqu'à décrire les fibules si elles sont présentes, comme sur la monnaie numéro 9. Si vous parcourez ma base de données antique, vous verrez que je décris la forme de ces fibules. Tout noter est important et comme je l'ai dis dans d'autres articles, cela est utile notamment dans le cadre d'un travail d'identification des liaisons de coins.

  Il manque quelques couronnes beaucoup plus rares que je n'ai pas choisi d'illustrer dans ce tableau montrant les types de couronnes et habits que l'on rencontre le plus souvent. Par exemple la couronne de roseaux:

 

 On rencontre cette couronne qu'extrêmement rarement! On rencontre tout de même bien plus souvent mais tout de même rarement (hormis dans les monnaies de la République où elles sont courantes), on dit que le personnage est "tourrellé" voici la couronne:

  C'est d'ailleurs une monnaie Républicaine qui est illustrée, cependant les personnages du revers peuvent avoir des couronnes. Dans ce cas, la couronne en forme de tours, dites "murale" est beaucoup plus courante à partir du III ème siècle, mais seulement pour les allégories ou divinités. Enfin, la couronne obsidionale pour les empereurs n'est pas illustrée pour deux raisons: rare et je n'ai pas pu trouver de photo d'une de ces couronnes dont j'ai obtenu les droits d'auteur. Si vous en possédez une et souhaitez me l'envoyer je vous remercie.

  Voici un descriptif des couronnes connues:

  • La couronne Civique: Elle est composée de deux rameaux de chêne, et était remise a celui qui avait sauvé un citoyen et tué son agresseur. Le porteur de cette couronne était exonéré d'impot.On la voit le plus souvent seule et entourant une légende, mais on peut la rencontrer également sur la tête d'un empereur.

 

  • La couronne Navale ou Rostrale: Couronne d'or ornée de rostres c'est a dire les éperons qui étaient a l'avant des navires et servant a enfoncer les proues. Elle était décernée au vainqueur d'une bataille navale, à celui qui s'élançait le premier a l'abordage d'un navire. Très peu souvent rencontrée sur la tête d'un autre empereur qu'Agrippa.

 

  • La couronne Triomphale: C'est la couronne de lauriers que l'on voit sur presque toutes les monnaies romaines. Elle est composée de deux branches de lauriers et était décernée aux généraux vainqueurs de grandes batailles, portés en triomphe. On la remettait à l'empereur lors de son accession au titre d'IMPERATOR. elle vient du mythe de Daphnée et était déjà utilisée par les grecs. Elle est tendue très souvent par l'allégorie de la Victoire.

 

  • La couronne Radiée: Elle aussi présente à l'époque des grecs, elle symbolise l'immortalité et la divination de l'empereur. Elle était composée de pics, c'est la même couronne que porte Sol. Dans le monnayage, elle apparaît sur la tête d'empereurs vivants, exemple avec Postume, ou sur la tête d'empereurs morts avec des légendes telles que: MEMORIA FELIX, DIVO, PIO etc...      

                       

 

  • Le diadème: À l'origine il s'agissait d'un bandeau. Plus tard, pendant le bas empire romain, il est orné de pierres. On retrouve très souvent un bout carré ou rond, composé d'une ou plusieurs pierres. On y voit aussi les extrémités du diadème tombant sur les épaules de l'empereur et qui sont des pierres (les petites boules). Cependant ces "boules" ne sont pas forcément un signe de présence de diadème, on les retrouve aussi sur les couronnes de lauriers. Parfois elle est composée de feuilles et de pierres, on peut la confondre avec une couronne de lauriers. Pour l'exemple ci-dessous, j'ai choisi une monnaie de Constantin I er où l'on voit un bandeau simple. Vous avez un exemple de diadème composé de pierres dans le tableau des couronne et habits juste au-dessus de ce sous chapitre.

 

  • La couronne Murale ou Tourellée: Couronne d'or composée de tours représentant les fortifications d'une ville. On la rencontre souvent sur les allégories comme ORIENT et sur la tête de personnages (Tyché) représentants une ville comme la Tyché d'Antioche par exemple. Remise à celui qui franchissait une muraille en premier. On remettait la couronne Vallaire à celui qui avait escaladé la palissade d'un camp. C'est la déesse Cybèle qui est associée à cette couronne murale, depuis l'époque des grecs. L'exemple ci-dessous montre cette couronne sur la tête du personnage de droite, étant une variante de celle déjà montrée dans le tableau au tout début du chapitre.

  • La couronne Obsidionale ou Graminale: Composée d'herbes et remise a celui qui avait sauvé une armée d'u siège. On peut y voir une allusion du soin. Les herbes la composant sont celles que l'on rencontre sur les champs de bataille. Son nom provient d'"Obsidio" qui signifie siège. Pas d'image disponible.

  Maintenant que manque-il? L'orientation du buste: Est-il de face, tourné à gauche, tourné à droite? Même si l'on note simplement ces orientations, il est parfois nécessaire de noter également leur degré. Exemple: buste tourné à droite vu de trois quart en avant ( A ). Je ne vais pas rentrer dans la description de chaque orientation précise pour plusieurs raisons que je détaille ici: vous devrez être "spécialiste", avoir de grandes connaissances et une grande expérience pour noter ces orientations. Pourquoi est-ce si compliqué? Tout simplement parce que les graveurs de l'époque n'était pas bien familiarisé avec la représentation de la perspective. Et, encore en plus, ces variations interviennent dans leur quasi intégralité dans la période du bas empire, c'est à dire à une période où la qualité de frappe et de gravure est en baisse: on fait beaucoup plus appel à des graveurs "barbares", illettrés et peu expérimentés. Il arrive donc parfois, de rencontrer le buste le plus courant, dit "vu de trois quart en avant" avec un empereur nous montrant ses deux épaules en avant, où en tout cas ce qu'il semble être représenté. Ces choses sont juste des gravures maladroites est sont exclues des variantes volontaires qui sont donc à noter et référencer. De plus, là où il y a encore complication, c'est que pour déterminer ces orientations, on doit connaître parfaitement son sujet et savoir regarder chaque élément du dessin, où se trouve la ceinture par rapport au reste du corps, voit-on les épaulieres en partie ou complètement? Tout en prenant en compte les problèmes de perspective... Ces orientations de bustes sont souvent accompagnées de lettres et de chiffres, comme A 1 ou O etc... Ces références renvoient à des ouvrages, la plupart du temps au Roman Impérial Coins (RIC) je vais détailler ces références plus bas dans l'article au travers d'un chapitre qui y est consacré. Attention tout de même, chacun a ses propres ouvrages de référence, si vous décrivez une orientation via une lettre et un chiffre, pensez à noter l'ouvrage auquel vous vous référez. Sinon vous risquez de créer une confusion si le lecteur pense à un autre ouvrage.

  Pour terminer, on doit aussi distinguer les habits, par exemple une robe consulaire d'un simple drapé. L'empereur peut être vêtu d'une toge comme on le voit souvent au revers d'une monnaie. Ci-dessous, un habit consulaire que l'on retrouve à l'avers avec le portrait de l'empereur Constance II et au revers dans son ensemble avec les empereurs Constance II et Constans, tous deux en habits consulaires.

 

Les objets tenus par l'empereur

 

 Je vais détailler ici les principaux objets tenus par un empereur, sachant qu'il peut en tenir plusieurs en même temps. De même, en plus des objets, on peut voir un cheval, une main etc... apparaître avec le portrait. Je parle uniquement du côté de la monnaie montrant le portrait de l'empereur. Autrement, l'empereur peut apparaître au revers d'une monnaie, le plus souvent debout, avec l'intégralité de son corps visible, tenant par exemple: un étendard, une lance... On le voit aussi à cheval, dans un char, assis... Voici une liste des principaux objets tenus par l'empereur que vous rencontrerez:

  • Un globe.
  • Une statuette.
  • Un rouleau.
  • Un sceptre.
  • Une croix.
  • Un scipio.
  • Une lance.
  • Un bouclier.
  • Une bride pour cheval.
  • Une "mappa".
  • Un parazonium.

Le scipio est une sorte de sceptre avec un aigle représenté à son bout. Le parazonium est un petit glaive. On notera ici que par exemple, un globe peut être surmonté d'une statuette. Voici quelques photos, vous montrant ces objets:

L'empereur Constantin II tenant un globe de la main gauche.

 

L'empereur Constance II tenant un globe nicéphore (à cause de la présence de la victoire) de la main droite et une épée avec poignée en forme de tête d'aigle de la main gauche.

 

L'empereur Probus, tenant un scipio (aussi nommé sceptre surmonté d'un aigle) de la main droite.

 

L'empereur Carin tenant une lance et un bouclier. Tout comme Mars aus revers.

 

L'empereur Dioclétien tenant la mappa de la main droite.

 

L'empereur Crispus, tenant un cheval par la bride de la main droite et un bouclier de la main gauche.

 

L'empereur Valentinien III tenant une mappa de la main droite et une grande croix de la main gauche.

 

  Voici donc les principaux objets que l'on rencontre. On retiendra d'autres éléments tels qu'une branche d'olivier, pouvant s'ajouter. Petite précision, les monnaies de l'atelier de Lyon peuvent montrer un globe (plus une grosse boule qu'un globe, car les globes sont souvent décorés de lignes et points étant donné qu'ils représentent le monde) à la base du portrait. Ce n'est pas un objet, mais plutôt une fantaisie.

 

Lire et comprendre les légendes ainsi que les marques

 

Lire une légende

  Les légendes sont en latin, par conséquent il est assez difficile de dégager certains mots si vous n'avez aucune connaissance en latin. Cependant je vais vous donner quelques clés pour réussir à lire correctement ces légendes. Notons aussi que ces légendes se lisent dans le sens des aiguilles d'une montre et parfois à l'inverse. Les légendes inverse se rencontrent communément au I er et II ème siècle. Toutes les légendes de l'avers donnent le nom de l'empereur ou de l'impératrice. La très grande majorité des noms se terminent par "VS", sauf pour les femmes ou on retrouve un "A" exemple: HADRIANVS, CONSTANTINUS, CRISPUS... et pour les femmes: IVLIA, FAVSTINA, GALERIA VALERIA, HELENA. Un "U" est un "V" en latin. Maintenant que vous savez ceci, cherchez ces lettres et ensuite remontez jusqu'à obtenir le nom de l'empereur. Si vous utilisez mon moteur de recherche par image, vous avez déjà identifé cet empereur, vous pouvez donc délimiter les autres mots autour de son nom.

  Maintenant vous ête confrontés à un problème: les abréviations. Je vous liste donc ici les principales abréviations vous permettant de lire 90% des monnaies très facilement lorsque l'on connaît ces mots. Voici donc ci-dessous, d'abord l'abréviation en gras, le nom complet et sa signification:

AVG: AUGVSTVS, AVGVSTA = empereur, imperatrice
AVGG: AVGVSTORVM = des empereurs (génitif pluriel)
CAES: CAESAR = empereur
COS: CONSVL = consul
D: DIVVS, DIVA = divinisé
DAC, DAC CAP = qui a vaincu les Daces pour la première et Dacie captive pour la deuxième
F: FILIVS = fils
FIL: FILIA = fille
GER: GERMANICVS = vainqueur des germains
IMP: IMPERATOR = général victorieux
P M: PONTIFEX MAXIMVS = grand pontif
P P: PATER PATRIAE = père de la patrie
S C: SENATVS CONSVLTO = par décret du sénat
TR P: TRIBVNICIA POTESTAS = puissance tributienne, renouvelée chaque année
SPQR: SENATVS POPULI = le sénat et le peuple de Rome

  On peut avoir sur une monnaie, par exemple: CAES ou CAESAR noté, ou encore P M et PONT MAX sur une autre, tous deux désignant PONTIF MAX... aussi noté PONTIF MAXIM sur certaines monnaies. Le graveur devait probablement tenir compte de la place disponible et faire en sorte que la légende soit fournie et aille d'un bout à l'autre. Plus l'empereur a des titres, plus légendes utilisent des abréviations courtes. Les légendes du revers on aussi des titres notés. Les plus courants sont IMP, P M, TR P, GER, DAC, S C... S C est la plus courante des abréviations notées au revers. On voit ces deux lettres généralement dans le champ de la monnaie et très souvent sur les seterces. Ne pas confondre S C avec SesterCe, cela n'a rien à voir. On a aussi des chiffres romains I, II, III, IV, V, VI, VII, VII, IX... qui viennent s'ajouter aux titres comme COS II TRP II. Ne pas confondre par exemple IV avec le chiffre 4, regardez ce qui est avant ou après est-ce COS IV ou IVVENTVS? Faites attention.

  Pour le revers, pensez aux noms des allégories et divinités en premier. En utilisant le moteur de recherche par image de ce site, vous saurez quelle est l'allégorie ou divinité représentée et donc son nom: PAX, LIBERTAS, VICTORIA... La liste des allégories et divinités est présente plus bas dans cet article avec un chapitre leur étant consacré. Aussi, j'ai listé les autres représentations ainsi que les légendes associées. Vous connaîtrez donc les mots que l'on rencontre tels que FEL TEMP REPARATIO par exemple.

  Il est important de noter que les coupures de légendes coupent des mots, exemple: REPAR - ATIO ou CAES - AR.

Pour être complet, on doit noter que certaines monnaies sont dites "anépigraphes" car elles n'ont aucune légende à l'avers ou au revers. Il peut y avoir des mots inscrits à l'intérieur d'un bouclier ou autre élément du dessin. Tous les détails ici si vous souhaitez approfondir le sujet: https://www.all-your-coins.com/fr/blog/antique/nouvelle-codification-des-legendes.

Les marques d'atelier

  Passons maintenant aux marques. On parle ici des marques d'atelier. Ces marques font l'objet d'un article complet. Les marques d'atelier sont des abréviations du nom de l'atelier et majoritairement présentes au revers à l'exergue en-dessous de la ligne de sol. On voit aussi des lettres ou symboles dans le champ de la monnaie qui désignent l'émission, c'est à dire la phase de frappe en série de ce type de monnaie (voici un exemple parfait de mon propos sur l'utilisation du mot "type" en début d'article). À ne pas confondre avec les mots présents aux même endroits tels que FORTVNA, FORT RED... si vous lisez l'article sur les marques d'atelier, vous connaîtrez toutes les abréviations d'atelier et ne les confondrez pas avec d'autres mots; en tout cas en attendant de les connaître, vous pouvez déjà chercher et comparer votre monnaie pour savoir ce qui est marqué.

Fonctionnement d'une marque d'atelier:

- Abréviation du nom de l'atelier, exemple: SIS pour Siscia.

- Lettre d'officine: latine pour un atelier occidental et grecque pour un atelier oriental. La position de la lettre d'officine peut varier et être dans le champ, à l'exergue le plus souvent et dans ce cas au début ou à la fin de la marque à l'exergue. Parfois d'autres lettres s'ajoutes: SM pour sacra moneta, M pour moneta et OB pour obryza (or) (coupelle avec laquelle on vérifiait le titre d'or). Ainsi pour l'atelier d'Antioche on voit SMANT. S M pour sacra moneta et ANT pour Antioche, suivant d'un delta ou alpha par exemple, désignant donc l'officine.

  Les lettres d'officine occidentales: P pour Prima, première officine, S pour Seconda, T pour tertia, Q pour quarta... On peut aussi avoir des chiffres romains, I, II, III, IV...

  Les lettres orientales fonctionnent sur le même principe: A, B, devil, no... dans tous les ateliers on numérote donc chaque officine. tout ceci sert à un contrôle des émissions. Qui a frappé quoi, à quelle date ainsi que dans quelle quantité.

- Un ou plusieurs symboles dans le champ ou à l'exergue autour de la marque, comme des points, des étoiles... et servant à identifier la phase de frappe et d'émission de la monnaie.

Voici un exemple de monnaie avec des marques dans le champ à l'avers et au revers ainsi qu'une marque à l'exergue:

Maiorina de poids léger, atelier de Siscia, type CONCORDIA MILITVM. Détails ici: https://www.all-your-coins.com/fr/emperors/romaines/vetranion.

Analysons cette monnaie. Nous avons à l'avers D N VETRANIO P F AVG, dans le champ à gauche la lettre A et dans le champ à droite . La série poids lourd comporte seulement la lettre A et la poids léger, A et . C'est donc une série poids léger. Ici ces deux marques n'ont rien à voir avec l'atelier. Au revers CONCORDIA MILITVM, l'étoile au-dessus de l'empereur fait partie du dessin ce n'est pas une marque. SIS est la marque d'atelier, SIS pour Siscia et étant la lettre d'officine. Les symboles autour servent à identifier l'émission (on en sait actuellement peut sur le fonctionnement de ces symboles). Enfin le A dans le champ est aussi une marque mais n'est pas liée à l'atelier. Cela peut dépendre, sur certaines monnaies ces lettres dans le champ sont liées à l'atelier et d'autres lettres sont liées à une "série" frappée (pour résumer simplement).

 

Le chapitre "Les ateliers et leurs marques" ci-dessous, vient compléter grandement le sujet et vous montre les principales marques et surtout abréviations récurrentes utilisées pour chaque atelier.

 

Les dénominations et leur histoire

 

  Au tout début, la  première monnaie était l'As libral, elle était en bronze et pesait théoriquement une livre (libra) romaine, en réalité beaucoup moins (273g). Il était divisé en fractions duodécimales (semis, triens, quadrans,sextans, uncia). À rome en 269 AV J-C apparaît la monnaie d'argent. Sous la république les monnaies furent frappées a l'effigie de divinités, puis on pris l'habitude de varier leurs effigies.

Voici l'évolution du système monétaire romain:


1 Denier = 2 As et demi
1 Sesterce = 10 As

  Au II eme Siècle avant J-C, apres une refonte générale.


1 Denier = 16 As
1 Sesterce = 4 As

  Sous César, le Sesterce est en bronze et la monnaie d'or fait son apparition.

 

1 Aureus (or) = 25 Deniers                                                                                                                             1 Denier (argent) = 4 Sesterces
1 Sesterce (bronze) = 4 As



  Les monnaies étaient frappées dans le temple de Junon Moneta dont l'épithèthe, Moneta, désignera la monnaie. Une commission de trois membres, les tresviri monetales, était chargée du controle de la frappe, d'où la raison de la présence des lettres S C sur les Sesterces.
Sous l'empire, il ne leur restait que le controle des monnaies en métaux non précieux, l'or et l'argent étant sous le controle des empereurs.


  A partir d'Auguste les monnaies sont a l'effigie de l'empereur. L'As qui n'avait plus été frappé sous le I er siècle, refait surface. Le Sesterce est maintenant en laiton.


1 Quadrans = 1/4 d'As, cette monnaie ne durera pas, faute aux dévaluations successives.
1 As (bronze puis cuivre)
1 Dupondius (laiton) = 2 As, apparaîtra brièvement.
1 Sesterce (laiton) = 4 As
1 Denier (argent) = 4 sesterces
1 Aureus (or) = 25 Deniers

Comprenez donc qu'un Denier vaut 16 As. En résumé: avant Auguste: 1 Aureus = 25 Deniers = 100 Sesterces = 400 As, même chose sous Auguste: 1 Aureus = 25 Deniers = 100 Sesterces = 200 Dupondii (pluriel de Dupondius) = 400 As = 1600 Quadrans.


  Sous Antonin apparaît l'Antoninianus

   Au début en billon (alliage argent, bronze) il perdra pratiquement la totalité de sa contenance en argent, au milieu du III eme siècle. Du début, jusqu'a l'empire, le poids de métal baisse sans cesse, l'As passe de 273g a 109, 27 g puis 9 g, pour finir a 2,3 g sous le bas empire. Le denier a contenu de moins en moins d'argent. Pour l'or l'Aureus passe de 8 g a 7,30 g sous le haut empire et 6,5 g sous le bas empire.
  Pendant toute la durée de l'empire, les monnaies ordinaires sont l'Aureus, le Quinaire d'or ou demi Aureus, le denier d'argent et le quinaire d'argent. Pour les pièces en bronze que les numismates classent en AE nous avons les grands bronzes AE1, les moyens bronzes AE2 et petits bronzes AE3 et AE 4. Il y a des multiples ou grosses pièces d'or, d'argent et de bronze appellés médaillons (ou multiples), très peu nombreux car ces monnaies étaient données à titre "honorifique" à quelques personnes haut placées pour les remercier. Ce sont donc des frappes de prestige plus que des monnaies.

La réforme de Dioclétien en 294:


L'Aureus (or)
L'argenteus (argent) 3 grammes.
Le Follis ou Nummus (bronze argenté)


Constantin le Grand, réforma ensuite complètement le système monétaire de l'empire et créa en or:


Le Solidus d'or (d'où notre mot sol, sou)
Le Semissis ou demi solidus d'or
Le Tremissis ou triens, c'est a dire le tiers de sou d'or

En argent:
Le Miliarense ou Millarès
La Silique
La Demi Silique

En bronze:
Le Follis ou Maiorina (AE1 ou 2) on dit un follis des folles.
Le Nummus ou Centionalis ou Demi Maiorina (AE 3 ou 4)

Ces monnaies persistèrent sous l'Empire Byzantin. Les barbares continuèrent a frapper les monnaies d'or créées par Constantin. Chez les Francs Mérovingiens il y a le sou d'or, le tiers de sou d'or et la demi Silique ou denier d'argent. Il y a aussi l'argenteus, argentei au pluriel en 294:

1 Aureus = 25 Argentei = 100 Folles = 1250 Deniers. 1 Follis équivalait à 12.5 Deniers, but from 301 with the economic crisis, it will be worth 25 Denarii. He will come down from 1/32° of pound to 1/42° then 1/96° in 313.

En 318:

1 Follis = 100 Deniers. Le Follis descend jusqu'en 348 de 1/96° de Livre à 1/192° de Livre. Apres 348 la Maiorina est taillée a 1/60° de Livre, il existe des divisions a 1/72°, la Demi Maiorina est à 1/120° de Livre. D'autres types de monnaies existent comme la Cistophore en argent, l'Hémissarion, l'Hémidrachme, le Double Sesterce. Le cistophore en argent est utilisé en Asie mineure et vaut 3 Deniers ou 4 Drachmes grecques. Nous parlons de plusieurs systèmes monétaires, pour une durée d'un Millénaire. Faire une liste de tous les types, avec une table de conversion, s'avère être très compliqué. Les romains s'adaptaient, suivant les régions avec les monnaies déjà en circulation. il y avait donc plusieurs systèmes monétaires parallèles.

Comment differencier un denier et un antoninien? C'est probablement la question que vous vous posez, c'est simple: le denier montre une couronne de laurier et l'antoninen une couronne radiée. Pour les femmes, le buste est posé sur un croissant si il s'agit d'un antoninen.

 

Les allégories et divinités

 

  Cette partie liste la plupart des attributs des principales allégories, sans rentrer dans les détails fournis. Ces détails, vous pouvez les retrouver dans un autre article

Abudantia : l'abondance = Personnage féminin tenant une corne d'abondance ou qui la déverse.
Aequitas : l'équité = Personnage féminin tenant une balance, un sceptre ou encore une corne d'abondance.
Aeternitas : l'éternité, la stabilité = Personnage féminin ou masculin portant une sphère, une torche, un sceptre et un phénix ou portant les têtes du soleil et de la lune.
Annona : l'annone = Personnage féminin qui porte des épis de blé et une corne d'abondance.
Bonvs Eventvs = Personnage nu portant dans la main gauche une corne d'abondance et une gerbe d'épis, dans la droite une coupe de sacrifice qu'il verse sur un autel allumé.
Caritas = Deux mains jointes. Plus une image qu'une divinité.
Clementia : la clémence = Personnage féminin appuyé généralement sur une colonne et tenant un rameau ainsi qu'un sceptre.
Concordia : la concorde = Personnage féminin généralement assis, tenant un sceptre et une coupe d'abondance, deux étendars ou deux mains jointes.
Constantia : la constance, la persévérance = Personnage masculin casqué et tenant une lance. Main droite levée vers son visage.
Fecvnditas : la fécondité, la fertilité = Personnage féminin avec des enfants à ses cotés ou entre ses mains et tenant un sceptre.
Felicitas : la félicité, la prospérité = Personnage féminin tenant sceptre, corne d'abondance ou encore un caducée. Peut tenir deux objets a la fois.
Fides : la fidélité, la confiance = Personnage féminin qui sème du grain et tient une coupe ou une corne d'abondance.
Fides Militvm (Exercitvm) : fidélité de l'armée ou de ses soldats = Personnage féminin portant sceptre et étendars.
Fortvna : la fortune, la chance = Personnage féminin généralement posé sur une sphère a coté d'une corne d'abondance et tenant une rame. Parfois tenant un rameau d'olivier ou une coupe. Peut également avoir une roue a ses cotés.
Genivs : le génie = Personnage masculin nu avec une corne d'abondance et un cercle de couronne sur la tête. Parfois avec un manteau. Peut également avoir un autel a ses pieds.
Hilaritas : l'allegresse = Personnage féminin parfois accompagnée d'enfants tenant une palme et une corne d'abondance, un sceptre ou une coupe.
Honos : l'honneur = Personnage masculin demi nu, accompagné de la vertu et tenant une corne d'abondance avec le pied sur un heaume.
Indulgentia : l'indulgence, la charité = Personnage féminin portant un sceptre et une coupe.
Iusticia : la justice = Personnage féminin assis tenant une coupe et un sceptre.
Ivventas, Ivventvs : la jeunesse = Jeune fille demi nue qui sème une offrande de grain et d'encens avec une coupe.
Jvcvnditas : le plaisir = Similaire a l'Hilaritas et Laetitia.
Laetitia : la joie = Personnage féminin portant un sceptre et une guirlande.
Liberalitas : la liberalité = Personnage féminin tenant une corne d'abondance et un abaque.
Libertas : la liberté = Personnage féminin portant un heaume et un sceptre.
Moneta : la monnaie = Personnage féminin portant une longue robe, tenant une balance et une corne d'abondance. Elle désignera la monnaie a partir d'une certaine période, c'est Junon Moneta, d'où le temple de Junon.
Nobilitas : la noblesse = Personnage féminin portant un sceptre et une statuette (palladium).
Ops : opulence = Personnage féminin portant sceptre et épis de grain.
Patientia : la patience, la tolérance = Personnage féminin tenant un sceptre.
Pax : la paix = Personnage féminin tenant un sceptre et un rameau d'olivier. Corne d'abondance, caducée également, variantes régulières.
Pietas : la piété, l'obéissance = Personnage féminin voilé. Parfois devant un autel de sacrifice.
Providentia : la providence, la prévoyance = Personnage féminin tenant un baton et désignant un globe a ses pieds.
Pudicitia : la pudeur, la chasteté, la modestie, la dignité de l'épouse au foyer = Personnage voilé portant un sceptre. Peut etre assis.
Salvs : la santé, le bien être = Personnage féminin portant une coupe avec laquelle il nourrit un serpent et portant un sceptre.
Securitas : la securité, la confiance = Personnage féminin portant une coupe ou un sceptre. Parfois assise sur une chaise, peut etre appuyée sur une colonne, jambe croisée.
Spes : l'espérance = Personnage féminin portant une fleur. Soulevant sa robe.
Uberitas, Ubertas : la fertilité = Personnage féminin tenant une grappe de raisin ou une bourse ou une corne d'abondance.
Victoria : la victoire = Personnage féminin ailé portant une robe et tenant une guirlande ou une palme. La palme symbolise une victoire aux jeux.
Virtvs : la vertu, le courage = Personnage masculin portant une lance et un bouclier. Généralement l'empereur. Revêtu d'une cuirasse avec un parazonium, le parazonium est un glaive court attaché a un ceinturon. Cet objet est plus une distinction pour les officiers supérieurs qu'une arme, se porte du coté gauche. Tandis que l'épée du soldat était a droite, le gladius.

  Seul CARITAS n'est pas un personnage.


  On voit bien, que la plupart des ces allégories, même si ce sont seulement les plus courantes, sont des figures féminines. La plupart portent les mêmes objets comme la corne d'abondance et le sceptre, ce qui change, ce sont les combinaisons et au visuel les positions des personnages. Il y a souvent la légende qui donne l'indication sur le nom (exemple: CONCORDIA). En cas de monnaie usée, il faut simplement identifier l'empereur et l'on peut savoir qui est cette allégorie; évidemment, seulement si cet empereur utilisait une allégorie très peu utilisée ou alors en sachant la date ou suivant les titres sur l'avers, on peut savoir si (par exemple en cas de légende indiquant une victoire importante) il s'agit de la victoire. Ici:



  De qui s'agit-il? C'est une femme assise, avec une corne d'abondance et tenant un gouvernail ou rame. Il s'agit de Fortuna. On voit quand même qu'il y a deux éléments caractéristiques de cette allégorie, qui nous amènent à l'identifier. Cette liste n'est pas exhaustive, mais assez complète et montre les caractéristiques qui reviennent régulièrement.

  Pour les divinités il y a tellement de représentations différentes, que je ne vais pas dresser une liste ici mais dans un prochain article avec en plus des photos. Vous retrouvez déjà la liste très vaste dans le moteur de recherche, classée par divinité. Vous pourrez donc voir leurs attributs, positions etc.. Une divinité masculine sous l'empire pouvait être féminine sur une monnaie de la République. Les mythes changeant souvent de part l'influence des peuples aux alentours, notament, on peut voir apparaître a une certaine période une représentation différente. Evidemment, pendant les guerres ou phases de paix, les peuples continuent a échanger et il faut bien comprendre que tous les empereurs ne sont pas issus de la même région, l'empire étant immense on comprend donc que certains rites et croyances évoluent suivant les régions.

  Pour identifier ces divinités, quelques moyens simple, on sait que si ce n'est pas une allégorie, il s'agit d'une divinité, suivant les attributs et objets tenant le personnage, on a déjà une indication sur sa spécialité. Pour bien illustrer le problème, Jupiter peut apparaître comme un personnage masculin tenant un foudre, mais aussi être représenté par un enfant sur une chêvre ou un aigle. Il faut donc connaître la mythologie et définir la provenance de la monnaie qui peut, suivant la région et la date, fournir un moyen d'identifier le personnage en connaissant les mythes locaux de l'époque. Autre indice, un avers avec empereur lauré et avec DAC GER dans la légende, n'aura pas un revers avec l'allégorie Pax (la paix) ou encore une divinité sans rapport avec une victoire. Il peut cependant y avoir un lien. Imaginons qu'après une victoire importante, l'empire prenne les richesses locales, nourriture et autre, on peut avoir un revers avec Abudentia (l'abondance), illustrant le fait que la région vaincue apporte nombre de choses importantes. Il peut s'agir de nourriture comme d'autre chose, l'abondance n'est pas forcément synonyme de nourriture abondante. Evidemment, c'est une image qui est donnée, ceci est pour illustrer une logique de l'époque et qu'il ne faut bien évidemment pas se fier aux images mais aux noms. La corne d'abondance étant remplie de nourriture. Identifier une monnaie et surtout un personnage est de l'ordre, parfois, des experts. Eux connaissent précisément assez d'éléments pour trouver la signification réelle d'une monnaie, bien que nombre de sujets, prêtent a discussion et que eux aussi peuvent se tromper.

 

Techniques de frappe et frappes accidentelles

 

  Comme vous le verrez dans l'illustration ci-dessous, on utilisait des "coins" pour frapper les monnaies. Imaginez un bout de métal, gravé en creux et très résistant. Il y avait un coins dit "dormant" ou "fixe" qui était celui du revers et un coin dit "mobile" qui était celui de l'avers. Le coin de revers était coincé dans un billot de bois, on posait le flan (la rondelle de métal vierge de toute inscription qui deviendra la monnaie après la frappe) sur le coin de revers et on présentait, au dessus, le coin d'avers puis on frappait avec un marteau. Par conséquent, vous imaginez bien que les frappes légèrement décentrées sont tout à fait normales. Par contre celles que l'on nomme frappes casquette et qui donc présentent un décentrage très fort où seulement la moitié ou moins du dessin apparaît, est moins courante. Je précise ici que les frappes avec un gros décentrage sont très courantes dans les imitations d'époque de basse qualité. De même, les monnaies de Gallien et particulièrement Tétricus I et II sont très souvent largement décentrées.

Hybride: Se dit d'une monnaie avec l'avers d'une monnaie et le revers d'une autre, soit un avers et un revers qui n'ont rien a faire ensemble. On doit dans ce cas, déterminer un coin (tous les mêmes détails, positions que sur une autre monnaie) pour savoir que c'est bien le coin d'un original qui a été utilisé avec un autre coin d'avers ou de revers. Plus simplement, lorsqu'on identifie par exemple le revers d'une monnaie pour un empereur avec ses titres et qu'on retrouve ce même revers avec un autre empereur à l'avers. Les titres ne correspondant pas à cet empereur, on voit donc que c'est une monnaie hybride. Autre cas de figure: imaginons que l'on trouve une monnaie avec un revers ayant GER DAC comme légende et que l'empereur à l'avers n'a jamais combattu ou connu de conflit avec les germains et les daces pendant son rêgne. On a donc une preuve que la monnaie est un hybribe, un emprunt d'un ancien coin de revers pour frapper une monnaie. Les hybrides sont très rares.

Incuse: Une frappe incuse se dit d'une frappe où un coté aparaît en creux, le coin dit "dormant" (celui du bas dit aussi coin fixe) a encore la monnaie frappée précédemment, posée sur lui. Un nouveau flan est posé au-dessus de la monnaie déjà frappée. Il y a donc un avers en relief et de l'autre coté l'avers en creux. Visualisez le dessus de la monnaie qui est l'avers en relief qui vient imprimer le dessous du deuxième flan par conséquent en creux. Ceci est très rare car sous les yeux du "frappeur". Même si le frappeur a la possibilité de le voir, on recontre tout de même ce genre d'erreur car les frappes étaient sur un rythme soutenu, à la chaîne et donc laissient peu de temps pour voir le flan qui n'avait pas été enlevé.  Beaucoup plus courant: l'avers incus. Parce que le coin mobile (de l'avers) tenu dans la main du frappeur, a encore l'ancienne monnaie frapée qui est restée collée. C'est donc le dessous de cette monnaie, donc le revers, qui vient imprimer en creux le dessus du flan posé sur le coin fixe.      Attention! Les monnaies de la République sont volontairement incuses. On peut voir parfois des monnaies incuses, refrappées.Ilustration:

Coin choqué : Lorsque les deux coins frappent dans le vide, c'est a dire sans flan entre les deux. Ils se marquent l'un et l'autre, on retrouve donc ensuite sur les monnaies qu'ils frappent des éléments du revers sur l'avers et des éléments de l'avers sur le revers. En plus, certains reliefs se seront écrasés, les détails les plus hauts "ceux qui servent à identifier une usure, car les plus exposés" ne ressortent pas, exemple: la couronne est très molle.

Coin cassé: À force de frapper, le coin s'use mais peut également se casser, cela peut aller de la ligne en creux sur le coin qui laisse une ligne en relief sur la monnaie, à un bord, ou morceau de coin qui se décolle, laissant donc un morceau en relief. Illustration:

Coin bouché : Un détail, une lettre, un élément du portrait, n'apparaît que très peu, éffacé. Lors de frappes successives, un bout de métal peut rester coincé dans le coin et donc boucher une lettre ou une partie du dessin.

Les erreurs de flan:

Les erreurs d'homogénéité avec les alliages: Se rencontre souvent sur les billons, on peut voir une partie couleur cuivre et le reste, couleur argent. Ne pas confondre avec des faux.

Les poids doubles: Beaucoup plus rare pour les métaux précieux, se rencontre souvent sur les antoniniens en billon du III ème siècle.

 

Les ateliers et leurs marques

 

Je vous donne ici, en complément des informations déjà données dans le chapitre "Lire et comprendre les légendes ainsi que les marques", sous chapitre "Les marques d'atelier", une liste simple des marques les plus connues pour chaque atelier. Ainsi que les périodes d'activité des ateliers. Je ne liste pas ici tous les symboles et toutes les variantes possibles, car ceci fait l'objet d'un article complet sur le sujet. Ce chapitre sert juste à vous familiariser avec les lettres inscrites pour chaque atelier.

LES MARQUES D'ATELIERS:

Alexandrie (Egypte):                                     294 à 421 puis de 457 à 474 ap J-C.

AL, ALE, ALE●, ALEA, ALEB, ALEX, ALEΔ, ALEΓ, CONSA , SMAL, SMAL● SMALA, SMALA●, SMALB, SMAL●B, SMALB●, SMALΔ, SMALΔ●, SMALΓ

Ambianum (Amiens, France):                        350 à 353 ap J-C.

AM, AMB, AMB croissant pointé, AMB●, AMB croissant, *AMB, AMB*, ●AMB*, *AMB croissant, *AMB croissant pointé, AMB palme, ●AMB palme, croissant pointé AMB couronne, AMBI.

Antioche (Antakiah, Turquie):                        217 à 611 ap J-C.

AN, ANA, ANT, ANTA, ANTOB, SMAN, SMANA, SMANTA.

Aquilée (Italie):                                            294 à 324 puis 334 a 430 ap J-C.

AQ, AQOB, AQP, .AQP, AQP., .AQP., AQPS, AQVI, AQVIL, AQVILP, .AQVILP, SMAQ, SMAQP, .SMAQP, .SMAQP..

Arles (France):                                            313 à 475 ap J-C.

A, AR, ARL, ARLA, CON, CONST, FPAR, KON, KONSTAN, PAR, PAR., P*AR, PARL, PARL., PARL*, PAR.L, PCON, PCONST, SARL.

Barcino (Barcelone, Espagne):                      409 à 411 ap J-C.

BA, SMBA.

Camuldunum (Colchester, Angleterre):          287 à 296 ap J-C.

C, CL.

Carthage (Tunisie):                                      296 à 307 puis 308 à 311 ap J-C.

K, KAR, KART, PK, PKA, PKB, PKT, PKP, PKS.

Constantinople (Istanbul, Turquie):               326 à 453 ap J-C.

CON, CONA, CONA*, CONOB, CONS, CONS., CONSA, CONSA., CONSA*, .CONSA., CONSP, CONSPA, .CONSPA., CP.

Cysique (Kapuh Dagh, Turquie):                   260 vers 475 ap J-C.

CVZ, CVZA, CVZIC, CVZICA, CVZICENA, CYZ, CYZICEN, KV, KVZ, KY, SMK, SMK///, SMKA, SMKA., .SMKA., *SMKA.

Héraclée (Marmara Ereglisi, Turquie):            291 vers 474 ap J-C.

H, HER, HERAC, HERACA, HERAC.A, HERACI, HERACL, HERACLA, HERACL.A, .HERACL.A (point en dessous), HT, SMH, SMHA, SMHA., .SMHA., .SMHA, SMHA*.
 

Londinium (Londres, Angleterre):                   287 à 325 puis 383 à 388 ap J-C.

AVG, AVGOB, AVGPS, L, LD, LG, LI, LN, LON, ML, MLL, MLN, MSL, PLN, PLON.

Lugdunum (Lyon, France):                             15 av J-C vers 90 ap J-C puis 195 à 196 ap J-C et 254 à 423 ap J-C.

CPLG, FPLG, LPLG, *LPLG, LVG, LVGD, LVGOFFP, LVGP, LVGP*, LVG.P, LVGPS, MPLG, PLG, .PLG, *PLG, PLG*, *PLG., PLVG, PLVG*, PLVGD, PPLG, PPLG., RLPG., RPLG.

Mediolanum (Milan, Italie):                             250 vers 275 puis 364 à 475 ap J-C.

DM, MD, MDOB, MDPS, MED.

Nicomédie (Izmit, Turquie):                            294 vers 474 ap J-C.

MN, MNA, N, NA, NIC, NICO, NIK, NIKA, NIKA*, SMN, SMNA, SMNA., .SMNA., SMNA*.

Ostie (Italie):                                                 308 à 313 ap J-C.

MOST, OST.

Ravenne (Italie):                                            404 à 475 ap J-C.

RAV, RV, RVPS.

Rome (Italie):                                                289 à 40 av J-C puis 20 av J-C, 476 ap J-C.

R, RBP, RFP, R.F.P, RM, RMP, R.M.P, RMP*, ROM, ROMA, ROMOB, RP, R.P, R..P, R*P, RPRIMA, R.PRIMA, SMR, SMRP, VRB, VRB ROM.

Serdica (Sofia, Bulgarie):                                272 à 282 puis 303 à 308 et 313 à 314 ap J-C.

SD, SER, SERD, SMSD,

Sirmium (Sremska Mitrovica):                          320 à 326, 351 à 364 puis 379 et 393 à 395 ap J-C.

ASIRM, ASIRM., SIR, SIRM, SIROB, SM.

Siscia (Sisak, Croatie):                                   260 vers 390 ap J-C.

ASIS, .ASIS, .ASIS., ASIS*, .ASIS*, A.SIS, ASISC, .ASISC, ASISC., ASISC*, *ASISC, *ASISC., ASIS D, ASISR, .ASISR, ASISV, DASISC, S, SIS, SISC, SISC., SISCPS, SM.

Thessalonique (Salonique, Grèce):                  298 vers 460 ap J-C.

COM, COMOB, OES, SMTS, SMTSA, TE, TES, TESA, .TESA, .TESA., *TESA, TESOB, TH, THES, THS, THSOB, TS, TSA, TSA., TSAVI.

Ticinium (Pavie, Italie):                                  274 à 326 ap J-C.

BT, PT, QT, ST, T, TT.

Treveri (Trèves, Allemagne):                          294 à 395, 408 à 413 puis vers 430 ap J-C.

ATR, BTR, PTR, .PTR, PTRE, .PTRE, SMTR, SMTRS, SMTRP, SMTRS, TR, TRB, TRE, TROB, TRP, TRP., TR.P, .TRP., TRP*, TRPS, TRS.

  Vous voyez donc qu'on retrouve les mêmes lettres pour chaque atelier: TR pour Trèves, AMB pour Ambianum... Mais quelques exceptions comme je l'ai dis plus haut dans l'article: "SM pour sacred moneta, M pour Moneta, OB pour Obryza (or) (coupelle avec laquelle on vérifiait le titre d'or)" d'où les marques SMANT... Mais aussi la marque CONS ou CONST ou encore CON pour l'atelier d'Arles, ce qui peut paraître illogique. Pourquoi utiliser AR ou ARL et ensuite CONS? C'est le nom de la ville d'Arles qui ayant changé sous Constantin I er en: Constantia produit évidement un changement immédiat de la marque d'atelier utilisant les trois ou quatre premières lettres du nom de l'atelier. Vous savez donc que si vous voyez la marque CONS cette monnaie n'a pas été frappée avant Constantin I er. Mais on peut confondre avec l'atelier de Constantinople qui utlise les mêmes lettres.

 

Les monnaies provinciales

 

  Comment différencier une monnaie provinciale d'une monnaie impériale? Les monnaies provinciales comportent,  toujours une légende en grec, sauf pour les colonies de droit latin. Certaines monnaies peuvent avoir a leur revers la mention S C et avoir une légende latine, comme pour les bronzes d'Antioche, le style permet de faire la différence. Le nom de la cité, que l'on appelle l'ethnique est majoritairement inscrit, parfois en abrégé, en se terminant souvent par les lettres Ω (parfois écrit comme un w) et N.
Il y a aussi les titres décernés a la cité et les noms de magistrats ainsi que leurs charges:

ΣΑΡΔΙΑΝΩΝ: nom d'une cité.
ΕΠΙ Γ Ι ΚΡΙΣΠΟΥ ΑΡΚ: nom du magistrat et de sa charge.
ΔΙΣ ΝΕΩΚΟΡΩΝ: titre honorifique décerné a la cité.

  À part pour le I er siècle, où on retrouve régulièrement le nom de la cité a l'avers, le nom est au revers. Autre élément: si vous voyez une monnaie avec un animal typiquement africain, c'est probablement une monnaie provinciale.Je dis probablement car on voit beaucoup d'éléphants ou lions sur les monnaies de l'empire ainsi que nombres d'animaux d'Afrique sur les monnaies de Philippe ou Gallien.  Il y a toujours quelque chose dans la légende, le style, les représentations, qui indique que la monnaie est provinciale. Ces monnaies circulaient dans la région où elles étaient frappées et donc sont imprégnées du style, mode de vie, éléments visuels communs, faune locale. La plupart des colonies, sont d'anciennes colonies grecques, elles ont pendant longtemps vues circuler, le monnayage grecque. Dans ce sens et cette logique, les romains se sont adaptés et les types de monnaies ont changés, apparaissent alors des monnaies imposantes de par leur diamètre ou poids. Les plus petites divisions correspondaient au quart d'assarion. Les plus gros modules montent a 60mm comme pour les Grands bronzes, de PTOLÉMÉE. A noter qu'on nomme aussi les "Grands bronzes" Chalques, Dichalques, Octochalques, etc suivant leur diamètre. On peut parfois douter d'un type vu qu'une monnaie peut être "flan large" et donc être plus proche d'un autre type, de même pour les "flans courts", toujours se référer au diamètre et au poids et ce pour tout type de monnaie. Il n'y a pas un, mais plusieurs systèmes monétaires, suivant les régions. Les monnaies égyptiennes, circulaient même encore dans certaines cités. Vous l'aurez compris, faire une liste des types et de leur équivalence avec les autres monnaies, est un travail très lourd. Il y a un type que l'on retrouve souvent: le Tétradrachme ou Drachme SYRO-PHENICIEN, monnaie en argent ou billon présentant souvent au revers, un aigle. Il peut y avoir présence de cet animal également a l'avers sous le portrait de l'empereur. Le terme Drachme renvoie aux monnaies d'argent grecques. Attention ne pas conclure qu'ils sont toujours d'aspect argent. Comme les deniers, ils se retrouvent en billon et donc avec un aspect bronze, à cause de leur faible teneur en argent. Les monnaies provinciales sont frappées de la fin de la République jusqu'à Aurélien.


Cinques points importants:

1: Il y a parfois, un point en relief ou un trou au milieu des monnaies, parfois décentré. Le point résulte du compas, servant a délimiter la zone des titulatures dans le coin. Une ligne, l'autre extrémité du compas, est parfois visible au niveau de la titulature. Le trou est la trace du tournage de flan, donc non sur le coin, mais sur la future monnaie.

2: Une abréviation courante, COL signifie COLONIA, suivi du nom de la cité. Exemple COL NEM pour COLONIA NEMAUSUS et donc désigne Nîmes, COL VIM pour Viminacium. On retrouve ces abréviations séparées ou collées.

3: On retrouve des monnaies coupées en deux, exemple, pour faire un demi Dupondius, on coupait un Dupondius en deux, voir en quatre pour faire quatre As.

4: Les animaux peuvent représenter un pays. Par exemple, le crocodile représente l'Egypte, mais il n'y a pas "un" animal spécifique pour chaque pays. On retrouve aussi des animaux sur les monnaies non provinciales, ce sont le plus souvent des animaux légendaires, exemple, la louve de Romulus et Remus. La louve peut être représentée sans Romulus et Remus, c'est un personnage a part entière. Attention la présence de la louve n'exclue pas une frappe provinciale, elle est présente aussi dans les monnaies provinciales. Les animaux sur les monnaies provinciales peuvent également désigner les emblèmes des légions, exemple pour Gordien III on voit sur un Dupondius frappé en Mésie supérieure, au revers, la Tyché avec à sa gauche un boeuf représentant la septième légion et à sa droite, un lion représentant la quatrième légion.

5: La Tyché est une divinité de la fortune, la prospérité et la destinée d'un État ou d'une Cité. A ne pas confondre avec Fortuna. Elle porte la couronne murale. Nombre de cités grecques ont leurs propres "Tychés", on les associe souvent avec des animaux (voir le point 4). Elle était particulièrement vénérée comme déesse protectrice de la ville à Antioche ou Alexandrie notamment.

 

Les états de conservation

 

  Maintenant que vous avez identifié votre monnaie, il convient de correctement l'évaluer. Et, pour cela, il faut estimer son état de conservation. Regardons le tableau ci-dessous:

 

  Critères de classification:

 - État B: monnaie très usée, on distingue quelques éléments permettant d'identifier la monnaie. Reste de portrait               et titulature.

 - État TB: on distingue l'ensemble du dessin et une très grande partie de la titulature. Cependant la plupart                         des  reliefs sont usés.

 - État TTB: Tout est lisible et le dessin comporte la quasi intégralité de ses détails avec une faible usure                               sur les points les plus proéminents.

 - État SUP: Tous les détails sont là, très peux usés.

 - État SPL: La monnaie est presque parfaite, on note quelques infimes détails légèrement usés.

 - État FDC: Monnaie parfaite.

  Vous pouvez vous reporter à l'article "Nouvelles cotations sérieuses et réalistes "https://www.all-your-coins.com/fr/blog/moderne/nouvelles-cotations-serieuses-et-realistes". Qui rejoint les lignes précédentes. Je dois, pour terminer, vous dire qu'à mon sens (et je ne suis pas le seul) l'état FDC est exagéré comme terme pour une monnaie antique. On donne ce grade en considérant qu'on parle d'une monnaie parfaite. Ou plutôt presque parfaite car si vous regardez attentivement la monnaie du tableau, on peut imaginer encore mieux. Je veux dire par là qu'on puisse imaginer que les cheveux ressortent mieux, ainsi que les ailes de la victoire. Comme dans l'article du lien ci-dessus, je vous signale que: l'état des coins, la qualité de frappe (plus précisément l'angle de frappe du frappeur) tout ceci contribue à sortir une monnaie avec un visuel extraordinaire ou bien une monnaie avec des détails qui ressortent moins bien. Cela rejoint donc le débat que je développe dans l'article du lien: considère-on une monnaie comme FDC si elle est simplement conservée dans son état d'origine, peu importe la qualité de frappe? Ou bien doit-on avoir une monnaie dans son état d'origine et frappée parfaitement? C'est subjectif. Y compris sur les monnaies modernes, vous verrez certaines monnaies gradées FDC par certains et SPL par d'autres. J'en rajoute: j'ai déjà vu un nummus de Constance II avec de gros restes du "brillant d'origine" oui, vous avez bien lu. Une monnaie qui était restée coincée et comprimée au milieu d'autres, le tout enfermé dans un vase antique. Imaginez donc une monnaie brillante dans sa quasi intégralité et de couleur bronze orangé. Dans ce cas, doit-on également inclure le brillant comme critère? Selon moi non, c'est un plus. C'est pour toutes ces raisons que le terme FDC est ridicule à mon sens. D'autant plus que ce terme désigne: Fleur de Coin, faisant référence à des coins modernes, réalisé selon des techniques minutieuses qui donnent un résultat parfait. Ceci est impossible dans l'antiquité, tant les techniques (certes déjà évoluées) sont éloignées de ce que l'on connaît aujourd'hui et même depuis le 19 ème siècle.

 

Les ouvrages et leur références

 

  Ce chapitre ne sert à pas identifier votre monnaie mais à comprendre son référencement. Quand vous possédez une monnaie, vous regardez partout ce qui est dit sur cette monnaie. Alors que veut dire C.12 ou encore RIC 214? Ces deux abréviations sont celles que vous trouverez presque toujours et c'est pour cela que je les décris ici. C est pour le Cohen et RIC pour le Roman Imperial Coins. Le premier livre est français et très ancien. Le RIC est une suite de 10 tomes couvrant l'ensemble du monnayage romain. Chacun de ces livres ou tomes, liste les monnaies existant pour chaque empereur. Les numéros indiquent la monnaie décrite exacte. Ainsi, le RIC 177 pour Antonin le Pieux désigne un aureus avec à l'avers le buste d'Antonin le Pieux drapé et lauré, légende ANTONINVS AVG PIVS P P TR P XII et au revers Aequitas tenant une balance et une corne d'abondance avec la légende COS IIII. Vous verrez également des mentions var, exemple RIC 1547 var, ceci indique qu'il y a une variante du type RIC 1547. Autrement dit un petit élément diffère du RIC 1547 comme une position d'objet, TR P au lieu de TR POT. Ces variantes sont soient déjà listées dans ces ouvrages soit mentionnées en tant que découverte moderne et donc des variantes des types déjà référencés. Les ouvrages les plus connus sont presque tous obsolètes et comportent quelques erreurs (référencement d'une monnaie n'existant pas, erreur de description, oublis etc). Voilà d'ailleurs a raison pour laquelle j'ai créé ce site afin de regrouper et vérifier l'existence de chaque monnaie avec photo en tant que preuve. Chose que n'importe quel ouvrage ne peut pas faire sans dépasser les 100 volumes tant le nombre de photos nécessaire serait énorme. De plus on peut ajouter chaque découverte facilement sans avoir à rééditer un livre ou un corrigenda.

  Voici une liste des principaux ouvrages cités lors des ventes:

 C          =  Henry Cohen "Description Historique des monnaies frappées sous l'Empire Romain".

 RIC       =  Roman Imperial Coins.

 RPC      =  Roman Provincial Coins.

 RRC      =  Roman Republic Coinage.

 Banti     = "Sesterzi e medaglioni classificati secondo il sistema Cohen. I grandi bronzi imperiali" et     

                 "Corpvs Nvmmorvm Romanorvm" de 1973 réalisé avec Simonetti.

 Bastien =  Pierre Bastien "le monnayage de l'atelier de lyon".

 Calico   = "The Roman Aureii Catalog".

 Göbl     =  Robert Göbl "Die Münzprägung des Kaisers Aurelianus".

 Plant    =  Richard Plant "Roman Silver Coins, 2006"  et  "Roman Base Metal Coins, 2006". 

 Seaby  = "Roman Silver Coins Vol II, Troisième édition, révisée par Robert LOOSLEY, Londres, 1979",

                "Roman Silver Coins Vol III, Londres, 1969" et "Roman Silver Coins Vol IV, Deuxième édition, révisée                      par David R. SEAR, Londres, 1982".

 SEAR   =  David R "Roman Coins and their values, Londres 2000".

Avec ceci vous avez 99% des ouvrages cités, il peut arriver qu'en plus de ces ouvrages on cite d'autres ouvrages, notamment dans le cas d'une vente d'une monnaie provenant d'un trésor. Exemple: Carson "The Hama Hoard and the Eastern mints of Valerian and Gallienus".